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Pour une obligation de castration des chats libres dans leurs déplacements en Suisse
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Une obligation de castration ne doit-elle pas impérativement être liée à une obligation d’enregistrement et de puçage?

D’un point de vue de la protection animale, une obligation de puçage serait souhaitable. Une telle obligation faciliterait l’exercice de la protection animale et augmenterait notamment la réticence à abandonner des chats. Et une obligation d’enregistrement a également des points de contacts avec l’exigence d’une obligation de castration des chats libres de leurs déplacements. Mais il s’agit toutefois de deux enjeux différents. Afin de ne pas mélanger ces deux sujets et de trouver une solution rapide pour réduire la souffrance des chats, les initiateurs ont décidé de choisir exclusivement l’obligation de castration des chats libres de leurs déplacements comme objet de la présente pétition. Mais naturellement, l’introduction d’une obligation de castration ne constitue pas d’obstacle à une exigence politique pour une obligation de puçage.

Comment sera vérifié qu’un détenteur respectera la réglementation? Ne devrait-on pas en même temps s’assurer de son exécution?

La pétition demande au Conseil fédéral et au parlement de prendre les mesures nécessaires. Par conséquent, il faut ce faisait aussi s’interroger sur l’exécution de la loi. De toute manière, le but premier de la pétition n’est pas d’attraper et de punir le plus possible de coupables. Beaucoup d’avantages sont déjà liés à une obligation clairement ancrée: par ex. les vétérinaires pourraient mieux aider leurs clients à respecter cette loi et les organisations de protection animale ne courraient plus le risque d’être poursuivis en justice ou menacés lorsqu’elles castrent par erreur des chats non marqués lors d’actions de castration. En outre, les refuges pourraient immédiatement castrer des animaux trouvés et ne devraient pas attendre le délai légal de deux mois pour le changement de propriétaire. Du reste, il ne faut pas oublier que la population suisse est en général respectueuse de la loi et des règles introduites par un processus démocratique. Si 80% de la population suisse respecte la loi de manière volontaire, ce sera déjà une grande avancée pour le combat contre la souffrance existante des chats.

Un respect à 100% de cette obligation de castration ne peut être garantie. Une telle obligation a-t-elle donc réellement un sens?

Un respect à 100% d’obligations juridiques ne peut jamais être garantie. Il en est également ainsi aujourd’hui où, malgré des interdits existants et un catalogue d’amendes, tous les chauffards ne sont pas sanctionnés. Malgré cela, nul n’exigera un retrait de ces interdits. Il en est de même pour l’obligation de castration. Il existera toujours des personnes qui pensent être au-dessus des lois. Mais grâce à toutes les autres, la situation autour de la souffrance des chats sera nettement désamorcée par à une telle obligation.

Une nouvelle réglementation est-elle vraiment nécessaire?

Il ne s’agit pas d’une nouvelle obligation, mais de la concrétisation d’une réglementation ancrée déjà aujourd’hui dans la législation. L’article 25 alinéa 4 de l’ordonnance sur la protection des animaux exige déjà aujourd’hui des détenteurs d’animaux d’empêcher une reproduction excessive des animaux. Cette consigne n’étant manifestement pas suffisante, elle doit se concrétiser pour les chats libres de leurs déplacements.

Qu’en est-il de l’alternative qu’offre la pilule contraceptive?

L’utilisation de moyens de contraception n’est ni utile, ni judicieuse. Les pilules contraceptives n’ont d’utilité qu’à court terme, par exemple en attendant une opération, et il n’est pas recommandé de les utiliser sur le long terme. En outre, la pilule doit être administrée de façon stricte pour être efficace ; cela signifie que la chatte doit prendre la pilule régulièrement et il faut s’assurer qu’elle est correctement administrée, ce qui exige une organisation appropriée du propriétaire. De plus, il faut rappeler qu’il n’existe pas de pilule spécialement conçue pour les chats, contrairement aux humains, lesquels peuvent choisir la pilule leur convenant le mieux parmi des dizaines de produits. Ainsi, le dosage est le même pour toutes les chattes. Autrement dit, il est nécessaire un moyen gros à perturber l’équilibre hormonal. Enfin, plus des infections de l’utérus ont été observées chez les chattes prenant la pilule.

Quelle est la différence entre la castration et la stérilisation?

La stérilisation consiste à couper les voies génitales pour éviter que l’animal ne se reproduise, c’est-à-dire ligaturer le canal déférent chez le chat et les trompes de Fallope chez la chatte. À l’inverse, la castration consiste à retirer complètement les testicules du chat et les ovaires de la chatte. Les vétérinaires expérimentés effectuent cette opération en quelques minutes et il n’y a généralement aucune complication pour l’animal.

La stérilisation simple n’est donc pas recommandée pour le bien des animaux. Seule la castration influence l’équilibre hormonal en empêchant la production d’hormones sexuelles. C’est l’unique moyen de modifier le comportement du chat (il n’y a notamment plus de stress lié à l’accouplement, le comportement territorial est moins marqué, l’agressivité et la combativité liées à des blessures diminuent). De même, la stérilisation seule ne présente aucun avantage pour le propriétaire (symptômes des chaleurs, marquages nauséabonds, besoin de rôder, docilité, par exemple).

Pourquoi castrer? N’y a-t-il pas d’autres mesures qui seraient tout aussi efficaces?

Non. Afin d’endiguer efficacement et durablement la croissance d’une population, il faut agir à la source, c’est-à-dire limiter les naissances. Généralement, les mesures alternatives ne font, dans le meilleur des cas, que s’attaquer aux symptômes et ne luttent pas efficacement contre la cause du problème. De plus, cette mesure permet d’aider, entre autres, les refuges d’animaux car l’afflux ininterrompu de nouveaux animaux peut être stoppé. En outre, les mesures alternatives ne défendent pas les intérêts des animaux.

Si l’on retire les ovaires d’une chatte, il y a moins de complications. Sans ablation des ovaires, comme dans le cas d’une simple stérilisation, les hormones continuent de circuler. Par conséquent, l’utérus reste actif et ne se replie pas, ce qui peut entraîner des inflammations utérines voire, dans de rares cas, des tumeurs utérines. La chatte doit alors être opérée et l’utérus doit également être retiré. En termes d’intensité, les deux interventions médicales (stérilisation et castration) sont comparables, donc d’un point de vue médical, il est plus raisonnable de retirer les ovaires lors de la première opération et, ainsi, prévenir toute complication médicale.

Pourquoi l’obligation de castration doit-elle se limiter aux chats libres dans leurs déplacements?

L’obligation de castration vise à empêcher une augmentation incontrôlée de la population féline. Tant qu’un chat vit à l’intérieur ou dans un jardin clôturé, il ne peut y avoir de reproductions indésirables. En revanche, il est tout à fait possible, voire très probable, que les chats libres de se promener se reproduisent de façon indésirable.

La castration ne porte-t-elle pas atteinte à la dignité du chat étant donné qu’elle l’empêche de satisfaire ses pulsions sexuelles ou d’élever des petits?

Satisfaire ses pulsions sexuelles et élever des petits sont des aspects importants de la vie des animaux, mais ils ne sont pas absolument nécessaires à leur bien-être. Toutefois, la castration porte atteinte à la dignité du chat étant donné qu’elle l’empêche d’avoir certains comportements typiques de son espèce. Cependant, l’obligation de protéger la dignité du chat n’est pas absolue. Ainsi, il peut être justifié de compromettre la dignité animale si cela permet de préserver des intérêts supérieurs. En castrant les chats libres dans leurs déplacements, on peut éviter beaucoup de souffrance animale. L’intérêt de contrôler la population féline et, ainsi, d’éviter que de nombreux animaux ne souffrent inutilement prime sur l’intérêt de chaque animal et son droit à satisfaire ses désirs sexuels ou de progéniture, lesquels diminuent fortement avec la castration, de toute façon. Par conséquent, l’atteinte portée à la dignité animale est justifiée.

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